Aber so wie nun das metaphysische Wesen der endlichen Anschauung als Rezeptivität den allgemeinen Wesenscharakter von Anschauung in sich behält, daß sie nämlich „gebend” ist, so zeigt auch die Endlichkeit des Verstandes noch etwas vom Wesen einer absoluten Erkenntnis, d. h. einer „ursprünglichen [entspringenlassenden] Anschauung”. Diese bringt von sich aus in und durch das Anschauen das anschaubare Seiende erst hervor. Der Verstand ist zwar — als auf endliche Anschauung bezogener — ebensowenig schöpferisch wie diese. Er stellt das Seiende nie her, wohl aber ist er im Unterschied vom Hinnehmen des Anschauens eine Art von Hervorbringen. Freilich bringt das Urteilen über Seiendes das Allgemeine, in dem das Angeschaute begrifflich vorgestellt wird, nicht schlechthin hervor. Das Allgemeine wird seinem Sachgehalt nach aus dem Anschaulichen selbst geschöpft. Nur die Art und Weise, wie dieser Sachgehalt als umgreifende Einheit für viele gilt, ist die Leistung des Verstandes. 

Im Herstellen der Form des Begriffes hilft der Verstand, den Inhalt des Gegenstandes beizustellen. In dieser Art des „Stellens” jZu- bekundet sich das eigentümliche Vor-stellen des Denkens. Das metaphysische Wesen des so „herstellenden” Verstandes wird zwar durch diesen Charakter des „von sich aus” (Spontaneität) mit-bestimmt, aber nicht im Kern getroffen.

Die Endlichkeit der Erkenntnis wurde bisher als hinnehmende und deshalb denkende Anschauung gekennzeichnet. Diese Aufhellung der Endlichkeit vollzog sich im Blick auf die Struktur des Erkennens. Bei der fundamentalen Bedeutung der Endlichkeit für die Problematik der Grundlegung der Metaphysik soll das Wesen der endlichen Erkenntnis noch von einer anderen Seite her beleuchtet werden, nämlich im Hinblick auf das in einer solchen Erkenntnis Erkennbare.

Wenn endliche Erkenntnis hinnehmende Anschauung ist, dann muß sich das Erkennbare von ihm selbst her zeigen. Was daher endliche Erkenntnis offenbar machen kann, ist wesensmäßig das sich zeigende Seiende, d. h. Erscheinendes, Erscheinung. Der Titel „Erscheinung” meint das Seiende selbst als Gegenstand endlicher Erkenntnis. Genauer gesprochen: nur für endliche Erkenntnis gibt es überhaupt so etwas wie Gegenstand. kGegenständlichkeit ist Seyn! im empirischen Sinne Nur sie ist an das schon Seiende ausgeliefert. Der unendlichen Erkenntnis aber kann kein schon Seiendes entgegenstehen, wonach sie sich richten dürfte. Solches Sich-richten-nach … wäre ja schon Angewiesenheit auf …, mithin Endlichkeit. Das unendliche Erkennen ist ein Anschauen, das als solches das Seiende selbst entstehen läßt. Das absolute Er- kennen offenbart sich das Seiende im Entstehenlassen und hat es jederzeit „nur” als Entstehendes im Entstehenlassen, d. h. als Ent-stand offenbar. Sofern das Seiende für die absolute Anschauung offenbar ist, „ist” es gerade in seinem Zum-Sein-Kommen. Es ist das Seiende als Seiendes an sich, d. h. nicht als Gegenstand. Daher wird das Wesen der unendlichen Erkenntnis streng genommen auch so nicht getroffen, daß man sagt: dieses Anschauen stellt im Anschauen den „Gegenstand” erst her.

Tout comme l’essence métaphysique de l’intuition finie en tant que réceptivité conserve néanmoins en elle le caractère essentiel et général d’intuition, parce qu’elle est « donnante », ainsi la finitude de l’entendement manifeste-t-elle pareillement quelque élément de l’essence d’une connaissance absolue, c’est-à-dire d’une « intuition originelle » (créatrice). Celle-ci fait spontanément surgir par son acte même l’étant susceptible d’être intuitionné [par nous]. L’entendement, en tant qu’il est relié à l’intuition finie, est toutefois aussi peu créateur que cette dernière. Il ne produit jamais l’étant mais, se distinguant de la réceptivité de l’acte d’intuition, il n’en réalise pas moins une certaine création. Sans doute, le jugement relatif à l’étant ne crée-t-il pas simplement le caractère général dans lequel l’objet de l’intuition se trouve représenté conceptuellement. Le caractère général — quant à son contenu réel — se trouve puisé dans l’objet de l’intuition. Seule la manière selon laquelle ce contenu réel prend valeur d’unité englobante pour plusieurs individus forme la contribution de l’entendement.

Par la production [Herstellen] de la forme du concept, l’entendement permet au contenu de l’objet de se mettre à notre disposition [beistellen] (1) Les termes allemands de herstellen, vorstellen, beistellen, dars­tellen, stellen, qui ont tous la même racine, n’ont pu être rendus en français par des verbes de même composition étymologique. Nous avons traduit : herstellen. (qui veut dire aussi apporter) par produire, beistellen par mettre à notre disposition, stellen par poser, vorstellen (qui signifie littéralement pro-poser) par apprésenter. Nous avons substitué quelquefois cette dernière traduction à celle, plus ordinaire, de représenter lorsque nous entendions souligner le lait que Heidegger sépare les deux éléments du verbe par un tiret, voulant ainsi indiquer que la représentation est d’abord une manière de rendre présent. (N. d. trad.) . La représentation [pro-position] propre à la pensée s’affirme par ce mode de position. L’essence métaphysique d’un entendement pareillement « productif » trouve certes l’une de ses déterminations dans ce caractère de « spontanéité » [von sich aus] mais n’est point saisie par là dans sa moelle.

La finitude de la connaissance a été caractérisée jusqu’ici comme une intuition réceptive et dès lors pensante. Cette explicitation de la finitude s’est donc accomplie en fonction de la structure du connaître. Tenant compte de la signification capitale de la finitude pour la problématique de l’instauration du fondement de la métaphysique, il convient d’éclairer encore d’un autre côté l’essence de la connaissance finie, en la considérant relativement à ce qui peut être connu dans une telle connaissance.

Si la connaissance finie est une intuition réceptive, il faut que l’objet connaissable se montre de lui-même. Ce que la connaissance finie peut rendre manifeste est donc essentiellement un étant qui se montre, c’est-à-dire qui apparaît, un phénomène. Le terme de « phénomène » vise l’étant lui-même comme objet de la connaissance finie. Plus précisément : à la connaissance finie seule peut être donnée une réalité du type ob-jet [Gegenstand]. Elle seule doit s’exposer à l’étant qui est déjà. La connaissance infinie, au contraire, ne peut s’opposer à aucun étant qui serait déjà, auquel elle aurait à se conformer. Une telle façon de « se conformer à… » serait déjà une « ordination à… » et donc une forme de finitude. La connaissance infinie est un acte d’intuition qui, comme tel, crée l’étant lui-même. La connaissance absolue se rend l’étant manifeste en le faisant surgir; à tout moment, elle possède l’étant en tant qu’il apparaît dans l’acte même qui le fait surgir, c’est-à-dire en tant que création [Ent-stand]. Pour autant que l’étant soit manifeste a l’intuition absolue, il « est » précisément dans son surgissement-à-l’être. Il est l’étant en tant qu’étant en soi, sc. non en tant qu’objet. C’est pourquoi, à proprement parler, l’essence de la connaissance infinie n’est pas non plus atteinte lorsqu’on dit que son acte d’intuition produit I’« objet » dans cet acte même.

Just as the metaphysical essence of finite intuition as receptivity retains the general, essential character of intuition, in that it is “giving,” so also does the finitude of the understanding reveal something of the essence of absolute knowledge, i.e., of an “originative (creative) intuition.” This [originative] type of intuition spontaneously and by its own act brings forth the essent capable of being intuited. Now, the understanding—bound as it is to finite intuition—is just as little creative as this [finite intuition]. It never produces the essent, yet, as distinguished from the receptivity of the act of intuition, it is in a certain sense productive. To be sure, the act of judgment relative to the essent does not simply create the general character by means of which the intuited is conceptually represented. This general character, insofar as its real content is concerned, is derived from the object of intuition. Only the way in which this content as an inclusive unity applies to the many is the work of the understanding.

In producing [herstellen] the form of a concept, the understanding permits the content of the object to be put at our disposition [beistellen]. The representation [proposition—vorstellen] proper to the act of thought is revealed by this mode of “position” [Stellen]. The metaphysical essence of the thus “productive” understanding is indeed determined in part by this character of “spontaneity” [von sich aus], but this determination does not really get to the root of the matter.

Finite knowledge has been characterized up to now as a mode of intuition which is receptive and, hence, in need of thought. This elucidation of the notion of finitude was carried out with reference to the structure of cognition. Considering the fundamental importance of the notion of finitude to the problem of the laying of the foundation of metaphysics, the essence of finite knowledge must be examined from yet another side, namely, with reference to what is knowable in such knowledge.

If finite knowledge is receptive intuition, the knowable must show itself by itself. What finite knowledge is able to make manifest, therefore, must be an essent which shows itself, i.e., which appears, an appearance. The term “appearance” refers to the essent itself as the object of finite knowledge. More precisely, only for finite knowledge is there such a thing as an ob-ject [Gegenstand](16) The literal meaning of Gegenstand, namely, “that which stands opposite to” should be compared with that of “object.” (J.S.C.) Only such knowledge is exposed to the essent which already is. Infinite knowledge, on the other hand, cannot be confronted by any such essent to which it must conform. Such a “conforming-to . . .” would be a “dependence on . . .” and, consequently, a form of finitude. Infinite cognition is an act of intuition which lets the essent itself come forth [entstehen lassen]. Absolute cognition itself reveals the essent in the act of letting it come forth and possesses it “only” as that which arises from this very act, i.e., as e-ject [Ent-stand]. (17) The meaning of the term Ent-stand is “that which stands forth,” the prefix ent having the meaning “forth,” “from,” or “out of.” Although the English prefix “e” does not have exactly this meaning, nevertheless, its meaning is close enough to that of the German ent to support the analogy—ob-ject: e-ject: Gegenstand: Ent-stand—and to convey the sense of Ent-stand intended. (J. S. C.) Insofar as the essent is manifest to absolute intuition, it “is” precisely in its coming-into-Being. It is the essent as essent in itself, i.e., not as object. Strictly speaking, then, we fail to hit upon the essence of infinite knowledge if we say its “object” is produced in the very act of intuition..